Orgueil et préjugés, voilà qui nuit à la raison et aux sentiments
Le Journal de Bridget Jones, Coup de foudre à Bollywood, sans évoquer les nombreuses adaptations fidèles du roman, je connaissais déjà assez bien l'histoire de Darcy et son amour contrarié... Je n'avais pourtant jamais lu l'histoire de Jane Austen. C'est chose faite, enfin! Et j'en redemande...
Jane Austen
Titre original: Pride and Prejudice
Publication originale : 1813
Ed. spéciale 10/18, préface de Virginia Woolf (2008)
Trad. de l’anglais : V. Leconte, Ch. Pressoir
Coup de coeur !
Résumé
Mrs Bennet n’a qu’un rêve : voir chacune de ses cinq filles mariées à un bon (et beau) parti. Or, voilà qu’un jeune gentleman célibataire s’installe dans un domaine voisin à Netherfield Park. Mais Mr Bingley ne s’installe pas seul : il est accompagné de ses sœurs et de son ami, Mr Darcy. Que de surprises et de rumeurs pour les habitants du coin… Qui de Jane, Elizabeth, Mary, Kitty ou Lydia, séduira l’aimable Bingley ? Qui fera tomber les barrières de l’orgueil froid et hautain du beau Darcy ?
Avis
Tout d’abord, Jane Austen charme sans aucun mal son lectorat : avec simplicité, humour parfois, elle narre les aventures d’Elizabeth Bennet. Du haut de ses 21 ans, cette dernière observe le monde qui l’entoure, ses sœurs, ses parents et les gens, en général. Elle tente de comprendre les caractères et les relations qui se jouent. Elle se révèle ainsi un parfait témoin de la société de son temps, emprunte de convenances et politesse, hypocrisie et faux-semblants, en tout genre. Finalement, tout est question d’ « être » ou (surtout !) de « paraître ». Vanité, tout est vanité… La franchise d’Elizabeth jure donc dans ce milieu, où elle se voit jugée « impertinente » et « irrespectueuse ». Autant d’humour, entre l’ironie et le sarcasme, qui apporte de la légèreté au style de l’auteur et du plaisir.
Outre les relations pétries d’orgueil et de vanité, outre les artifices déployés pour faire « bonne figure » en société, la condition féminine est aussi mise à l’honneur. A travers Elizabeth (non sans humour, encore une fois), ses sœurs et leurs amies, le lecteur peut se faire une idée assez précise de ce qui était demandé au quotidien à toute jeune femme: de la Raison, de l’éducation, du respect des bonnes mœurs, et des talents: la danse, la musique, le chant, le dessin, etc. Une femme devait répondre de ces qualités pour être « accomplie ». Ce roman ne se contente pas de narrer de belles amours, il se veut aussi témoin (précieux) de son époque.
Enfin, les histoires d’amour… De la passion à la raison, de l’instabilité à la constance, en passant par la frivolité et l’ardeur, toutes les histoires d’amour s’inscrivent dans ce roman. Autant de caractères, autant d’histoires. A nouveau, Jane Austen évoquent les sentiments avec justesse et les rend sensibles au lecteur. Ainsi, on attend, on espère, avec le même émoi que la concernée, le retour de Mr Darcy. On éprouve la même langueur, la même mélancolie à la suite d’un amour déçu… Par ailleurs, l’auteur a su construire son récit de sorte qu’on ne s’ennuie pas: les arrivées, les départs ou les retours des personnages ponctuent le récit et les amours, et apportent nombre de rebondissements.
♥♥♥ Trois bonnes raisons de lire Orgueil et préjugés :
- Un roman témoin de son temps, ou comment entrer dans la société anglaise du 19ème siècle. Relations faussées, conspiration ou franchise… (Décidément, certaines choses ne changeront jamais !)
- Le parfait manuel de « la femme accomplie ». Tout ce que vous devez savoir est inscrit ici… (Qu’en pense Jane Austen ? Il faut le lire pour le savoir !)
- Des histoires d’amour ! Ou pas… (Qui l’emportera : l’amour propre, l’orgueil ou l’Amour ?)
Extrait
« L’orgueil, observa Mary qui se piquait de psychologie, est, je crois, un sentiment très répandu. La nature nous y porte et bien peu parmi nous échappent à cette complaisance que l’on nourrit pour soi-même à cause de telles ou telles qualités souvent imaginaires. La vanité et l’orgueil sont choses différentes, bien qu’on emploie souvent ces deux mots l’un pour l’autre ; on peut être orgueilleux sans être vaniteux. L’orgueil se rapporte plus à l’opinion que nous avons de nous-mêmes, la vanité à celle que nous voudrions que les autres aient de nous. » Chapitre 5, p.38
C'était une lecture commune avec Stephie, dans le cadre du Défi "J'aime les Classiques".
J'en profite aussi pour ajouter ma 1ère contribution au Défi "Coups de coeur de la Blogosphère". Ce livre est le coup de coeur de nombreux lecteurs, notamment celui de FéeBourbonnaise... Vous trouverez les liens vers leur billet sur le blog de Theoma.
De même, ce sera ma 1ère contribution pour le Challenge Livraddict. 1 livre lu sur 12.